Pas d’écologie sans les écologistes !

« Pas d’écologie sans les écologistes. » L’adage est d’actualité. Mais à la facilité « verte », les écologistes ont un diagnostic très précis à opposer sur la crise actuelle. Faisons-le entendre.

Si l’environnement semble avoir reculé dans les préoccupations quotidiennes des Français, l’urgence écologique n’a quant à elle pas disparu des radars : hausse sans précédent des prix du carburant, pics de pollution, épandages de pesticides, plateforme pétrolière échouée, dérèglement climatique, l’écologie apporte les réponses aux enjeux majeurs de de demain.

Malheureusement l’environnement masque et manque l’écologie. Explications.

Littéralement, la notion d’environnement est périphérique – elle environne – ; elle est donc perçue comme secondaire, décorative si ce n’est facultative. Et puis, pire encore, comme transversale à tous les mouvements politiques. « L’écologie, on devrait en faire dans tous les partis », entend-on souvent sur les marchés. Certes, mais on n’en fait alors point, Madame, tout au plus habille-t-on ses propositions de quelques atours environnementaux.

L’environnement tourne autour quand l’écologie politique touche au cœur des choses ; pose un diagnostic et des solutions uniques aux multiples crises travaillant aujourd’hui le cœur de nos sociétés.

A ce compte-là, tout le monde peut facilement se targuer d’écologie qui, en parlant d’espaces verts, qui en peignant les roseaux en vert. Et cela, sans penser à la finitude des réserves énergétiques, des matières premières et des terres cultivables, sans questionner le principe d’une croissance économique infinie, ni même celle d’un modèle de développement en bout de course.

La recette éculée est toujours la même, ressassée jusqu’à la nausée : produisons plus, travaillons plus (plus longtemps ou plus nombreux), pour soit gagner plus, soit partager plus. Faites vos jeux !

A double front

Tout le monde est libre de parler « d’écologie » sans creuser la surface d’une crise financière sous laquelle se tient la crise fondamentale, celle de l’énergie et de l’alimentation : qui rappelle encore que la banque Lehmann Brothers a dû son crash à la double montée des prix du baril de pétrole et de ceux des matières premières en 2007 – 2008 ?

« Nationalisons » les banques, nous ressortent les nostalgiques du programme commun. Certes…

Préservons nos sols, désintoxiquons-nous du pétrole, répondent les écologistes [tout en séparant banques d’affaire et banques de dépôt, en régulant la finance et renforçant les moyens de lutte contre la fraude fiscale ; tout cela, sur budget chiffré et hypothèse de croissance à 0,8% en 2012]. Surprenant et… plutôt long à expliquer… Pour l’instant.

Sortons de l’euro, il nous coûte trop cher et nous affame, proclament d’autres ; manquant le fait que la montée du prix des biens de consommation courante depuis le début des années 2000 est directement indexé, non pas sur le passage à l’euro, mais toujours sur le prix du baril de pétrole : 15 dollars en 1998, 95 dollars en 2011. En économie pétrolière, l’indice n’a rien d’anodin. Très bas, il avait garanti la croissance des années Jospin quand sa remontée conduisit au 21 avril 2002… Qu’il est aisé d’appeler au vote utile lorsque l’on refuse d’affronter la réalité énergétique !

Et comment ose-t-on encore nous parler d’indépendance nationale sans aborder les questions pétrolière et énergétique ? [Si ce n’est pour nous chanter les louanges d’une industrie exploitant un uranium importé…]

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Face aux suppôts du « vert » à toutes les sauces, il nous reste à clarifier toujours plus les propositions de l’écologie politique. Si la notion de crise comprend aussi celle d’opportunité, la crise actuelle nous donne les clefs d’une pédagogie dont il nous revient de trouver les mots.

Les solutions écologistes sont au cœur des réponses à apporter. Encore nous faut-il faire partager notre diagnostic avant de rendre nos solutions acceptables.

L’urgence écologique n’attend rien du barbouillage environnemental des candidats les plus en verve. Elle n’attend tout simplement pas.

 

-eelv pays de vichy

 

 

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