VVA : les enjeux du schéma de cohérence territoriale

SCOTLe 24 janvier dernier, Anne Babian-Lhermet, conseillère municipale EELV de Bellerive et conseillère communautaire en charge d du Développement Durable à VVA, s’exprimait avant le vote sur le Schéma de Cohérence Territoriale de l’agglomération (SCOT). Ou comment penser la gestion équitable et durable des ressources d’un territoire afin de l’adapter aux temps et aux défis nouveaux.

Pendant trois ans, ce travail sur le Schéma de Cohérence Territoriale nous a permis de mieux appréhender notre territoire, d’explorer ses réalités et, surtout, de nous projeter dans son avenir.

Pour moi, l’écologie est plus que jamais le grand défi des temps qui viennent. Aucune politique de progrès social ne pourra désormais aboutir sans prise en compte des impératifs incontournables de la transition écologique, énergétique et alimentaire de nos sociétés et de nos économies. Il n’y aura pas de progrès social sans la prise en compte de l’urgence climatique, de la protection des écosystèmes, des sols et de la biodiversité. Aujourd’hui ces données imposent une nouvelle grille de lecture.

À mon sens, nous devons l’adopter pour penser l’agglomération de demain.

Les objectifs, que nous nous sommes fixés, en matière d’augmentation de la population peuvent paraître ambitieux, mais il me semble nécessaire d’être ambitieux pour notre territoire. Les populations mondiale, européenne et française augmentent, nous devons en prendre notre part et établir les conditions pour accueillir le mieux possible de plus en plus d’habitants. Nous devons participer à la dynamisation de l’Auvergne, à faire en sorte de la sortir de la diagonale du vide. Et ce, en préservant les atouts de notre territoire. Ces atouts sont nombreux, et souvent, nous ne les voyons pas.

Cette augmentation de la population doit être accompagnée, et c’est tout le sens du SCOT. Ce Schéma de Cohérence Territoriale est un outil pour permettre un développement maîtrisé de notre agglomération.

Jusqu’à présent l’urbanisation s’est malheureusement souvent faite au détriment de l’environnement. Soit par ignorance, soit par négligence…

Nous devons adopter un urbanisme qui réponde aux défis d’aujourd’hui.

Urbanisme, logement, agriculture

Le document présenté ici s’inscrit dans un cadre législatif issu des lois Grenelle, qui exige que soit prise en compte la dimension Développement Durable. Même si je retrouve dans ce document d’orientation certains éléments qui ne sont pas vraiment compatibles avec cette exigence (routes, autoroute, aéroport, zones commerciales excentrées ..), dans son ensemble, il devrait nous permettre de répondre aux défis du 21ème siècle : climat, énergie, biodiversité…

En matière d’urbanisme, il faut en finir avec ces lotissements repliés sur eux-mêmes, qui tournent le dos aux rues et éloignent les habitants les uns des autres. Il faut redonner vie à nos villages et à nos bourgs. Il faut impérativement inverser la tendance qui, jusqu’à maintenant, a vu le cœur de l’agglomération se vider de ses habitants.

Le logement : combien de débats n’avons nous pas eu ! Il n’est pas question d’imposer un modèle de logement unique. Le SCOT permet une offre diversifiée de logements correspondants aux demandes et surtout aux besoins de nos concitoyens. Comme il n’a jamais été question d’imposer du logement collectif, comme je l’ai parfois entendu, il ne faut pas non plus n’offrir que des logements individuels, énergivores et générateurs de déplacements. Chacun doit pouvoir se loger selon ses moyens, selon son âge et selon ses besoins.

Une autre exigence, qui s’impose c’est lutter contre la consommation des terres agricoles, c’est donc protéger une profession et un secteur économique. En France 100 000 hectares de terres agricoles disparaissent tous les ans. Nous devons ici aussi enrayer cette tendance et nous préoccuper de ce secteur économique.

Limiter l’artificialisation des sols, c’est préserver la biodiversité, c’est aussi protéger la ressource en eau.

Se préserver des risques d’inondation n’est pas une contrainte supplémentaire, c’est la préservation des populations et de l’économie locale.

Dérèglement climatique, épuisement des ressources, risque nucléaire, il est évident que la transition énergétique n’est pas une lubie écologiste mais bien une nécessité ou plus exactement une obligation.

Pour protéger nos concitoyens de la hausse des prix de l’électricité nucléaire, du pétrole ou du gaz, il faut leur permettre de réduire leur consommation d’énergie, dans l’habitat comme dans les transports. C’est le sens des actions prévues par le Plan Climat Energie (PCET) qui a été construit en parallèle et en cohérence avec le SCOT. Il est la traduction du Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE). La loi impose que notre SCOT soit cohérent avec le SRCAE et il l’est donc avec le PCET. L’organisation de notre territoire doit participer à la lutte contre le changement climatique, elle doit rompre avec les habitudes du passé et nous devons l’imaginer autrement. C’est ce que propose le SCOT.

La mobilité: c’est un droit pour tous, mais il est bien mis à mal par la montée inexorable du prix du pétrole. Nous devons proposer des alternatives à l’automobile, c’est une obligation sociale et environnementale. La politique Globale de Déplacement adopté il y a quelques semaines répondra à ce défi, mais l’organisation du territoire doit l’y aider. C’est encore ce que propose le SCOT.

Mes chers collègues, les défis à relever sont immenses, projetons nous dans l’avenir. Je vous invite par notre vote pour adopter ce schéma de cohérence territoriale, à faire enfin entrer notre agglomération dans le 21ème siècle.

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