Montagne bourbonnaise : le risque AREVA

Le 15 novembre dernier, le groupe EELV Pays de Vichy organisait avec l’aide du Collectif des Bois Noirs, une rencontre autour de l’ancien site de la mine d’uranium de Saint-Priest-La-Prugne.

Saint-Priest, ce sont

  • 1,3 millions de tonnes de déchets radioactifs enfouis au fond d’une vallée

  • au pied du massif des Bois Noirs, riche en tourbières et château d’eau de l’Est du département

  • sous une lame d’eau censée protéger l’environnement des émanations du radon, gaz radioactif.

Saint-Priest, c’est un site fermé au début des années 1980 pour lequel le problème du stockage le moins nuisible n’a cessé de se poser, sans que le début du commencement d’une solution ne soit entamé par une filière nucléaire française qui n’a jamais provisionné les coûts liés aux déchets qu’elle produit.

Aujourd’hui, à trois ans de la fin de la concession minière (initialement illimitée) d’exploitation du site de Saint-Priest, AREVA (ex-COGEMA) se fend d’un projet mal ficelé de stockage à sec des déchets, s’appuyant sur la création ex-nihilo d’un nouveau lit pour la rivière de la Besbre en bordure de sa montagne de déchets. Les riverains s’inquiètent des conséquences hydrologiques comme des risques en termes d’émanations de radon une fois que la lame d’eau aura été supprimée.

Le Collectif des Bois Noirs ainsi que des communes riveraines, de la Montagne bourbonnaise et des environs (Vichy par exemple), achètent des parcelles de terrains agricoles sur l’emprise du projet envisagé afin de forcer AREVA à discuter avant de se lancer dans des travaux pharaoniques d’un coût estimé entre 15 et 20 millions.

Inquiétude supplémentaire en novembre 2014 : AREVA dont seule l’activité minière reste ‘rentable’ connaît une situation financière dramatique, mettant en péril l’ensemble de cette filière nucléaire, présentée hier encore comme l’un des fleurons du savoir-faire industriel français. L’État pourrait être amené à recapitaliser le groupe dont il est le principal actionnaire à hauteur de près de 2 milliards. Quoi qu’il en soit, la faillite actuelle d’une filière arc-boutée sur un projet aussi faramineux que l’EPR de Flamanville (Manche) dont le chantier n’en finit plus ne plus en finir, n’a pas d’autre issue qu’une prise en charge par l’État et la collectivité. Or si demain, l’État se défausse sur les collectivités comme il le fait en matière financière, il appartiendra aux territoires de payer la note des errements de l’industrie nucléaire. Ou de clôturer les sites et de se mettre la tête dans le sable.

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