L’économie révolutionnaire et très actuelle de Nicholas Georgescu-Roegen

Économiste roumain qui fit sa carrière aux Etats-Unis, Nicholas Georgescu-Roegen (1906-1994) est sans conteste l’un des plus grands économistes du siècle passé. Spécialiste en économétrie, il croise Joseph Schumpeter avant d’interroger les fondamentaux de sa science et de remettre en cause ses présupposés scientifiques les plus classiques.

Pourquoi la science économique ne tient-elle pas compte des lois de la thermodynamique, et notamment de la seconde, celle de l’entropie ou de la dissipation ? Pourquoi l’économie, science des processus de destruction de matière et de création de richesse ne pose-t-elle absolument pas la question de la quantité d’énergie et de celle de matière nécessaire à la durabilité de ses processus ?

Interrogeant cet angle mort de la pensée économique, Nicholas Georgescu-Roegen en vient à penser la contrainte énergétique et matérielle dans le cadre économique ; il aborde ainsi, après la thermodynamique, la question de la loi de l’évolution : si dans la nature ne survivent que les organismes énergétiquement les plus performants, il en ira de même en économie si l’on considère les stocks d’énergie disponibles. L’économie pourrait donc être considérée comme un développement biologique exosomatique.

Georgescu-Roegen démontre alors que la recherche d’un état stationnaire pour l’économie actuelle n’est pas soutenable. La seule issue – conclusion difficile à entendre – est la décroissance de nos consommations énergétiques et matérielles.

Pour lui, le système économique du 19è siècle dans lequel nous vivons encore aujourd’hui n’est rien de plus qu’une fiction, une funeste utopie : une idée à méditer pour tous les adeptes pavloviens du « principe de réalité » !

Dans cette interview, Jacques Grinewald, philosophe et historien français qui a bien connu Nicholas Georgescu-Roegen de son vivant, nous parle de la vie, de la carrière – brillante – et des travaux de cet économiste mathématicien encore en marge de la pensée économique dominante.

La pensée de Nicolas Georgescu-Roegen

 

– Hommage à Nicolas Georgescu-Roegen 2/3

– Hommage à Nicolas Goergescu-Roegen 3/3

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