Assises du ferroviaire : l’avenir du rail est-il en LGV ?

Organisé par le ministère de l’écologie entre du mois de septembre jusqu’au 15 décembre dernier, le débat national des Assises du ferroviaire  s’est longuement interrogé sur la pertinence du tout TGV dans la perspective d’un développement pérenne du rail en France.

Se basant sur le travail de quatre commissions (voir ci-dessous, le site du ministère de l’écologie), les Assises du ferroviaire ont permis aux professionnels du secteur de livrer leurs analyses sur les déséquilibres et les impasses dans lesquelles le système ferroviaire est enfermé depuis plusieurs décennies. Impasses dont la traduction immédiate est un déficit structurel entraînant une dette cumulée de 32, 5 milliards d’euros aujourd’hui et qui pourrait atteindre, à ce rythme-là, le niveau de 60, 8 milliards d’ici 2025… Date de lancement de la LGV Paris – Orléans – Clermont – Lyon !!!

Au nombre des déséquilibres mettant en péril l’avenir lui-même du rail français, la commission N°3 travaillant sur « L’économie du ferroviaire » a notamment mis en exergue les points suivants :

– la politique du tout TGV dont la croissance de plus en plus réduite de la rentabilité fait peser une hypothèque sur le programme d’investissements massifs prévoyant 4500 km de nouvelles LGV.

– le succès des TER dont la croissance du trafic depuis vingt ans nécessite aujourd’hui de nouveaux investissements et une nouvelle gouvernance.

– la vétusté du réseau classique, délaissé depuis les années 1980, pour cause de TGV et dont il faut aujourd’hui s’occuper, sauf à perdre une partie conséquente de réseau français.

– le déficit continu d’un fret ferroviaire dont la compétitivité est naturellement atteinte par la vétusté et le manque d’investissement sur le réseau.

– l’hypothèque que font peser sur les réformes nécessaires, les cent milliards que coûteraient les quinze LGV prévues à l’horizon 2020-2025.

Préalablement à une refonte profonde du secteur ferroviaire français, les Assises de ferroviaire ont laissé percer la demande d’un moratoire sur les projets LGV, étant donné l’état du rail français ainsi que celui des finances publiques.

Alors que le débat public sur les tracés de la LGV POCL prendra fin le 24 janvier prochain, le débat de la pertinence financière et territoriale de ce projet est d’ores et déjà lancé. En plus haut lieu.

 

– Pour aller plus loin, voir le site du ministère.

 

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